Réduire la place de la voiture pour se réapproprier le centre de Wavre
La crise du COVID-19 a arrêté le trafic, a obligé les gens à rester chez eux, à réapprendre à se rencontrer entre voisins. Malgré les nombreuses contraintes imposées par le confinement, nous avons pu découvrir sous de nouveaux angles notre environnement immédiat, souvent à pied ou à vélo. La qualité de l’air s’est également améliorée. Il serait dommage de repartir vers un « tout à la voiture ». Dans un sondage récent mené dans 6 pays Européens, trois quarts des personnes ont déclaré que les villes doivent prendre des mesures efficaces pour protéger les citoyens de la pollution atmosphérique, même si cela nécessite de réaffecter l’espace public à la marche, au vélo et aux transports publics. C’est précisément ce qu’a proposé le groupe Ecolo lors du conseil communal du 1er septembre 2020, en demandant l’organisation d’un dimanche sans voiture chaque mois dans le centre de Wavre.
Nous avons suggéré d’établir une zone « usagers doux et convivialité », délimitée par une large zone allant de la N4, la chaussée de Louvain, la Place Bosch, le boulevard de l’Europe, le Pré des querelles, la rue T. Piat, la place de la gare, la rue des volontaires, la rue du chemin de fer et l’avenue des mésanges. Cette proposition a été débattue lors du conseil, mais sensiblement réduite, puisqu’il a été décidé de n’organiser que trois dimanches sans voiture par an, durant les mois d’été (juillet, août, septembre), et cela dans un périmètre beaucoup plus limité que celui que nous avions proposé (périmètre du marché du mercredi matin). La majorité a souhaité réviser à la baisse notre proposition, craignant notamment que le développement de la mobilité douce ne nuise au petit commerce.
On avance donc, mais à petits pas. Au-delà des problèmes de mobilité, de sécurité et de parkings qu’engendrent le flux permanent de voitures, il est devenu de plus en plus difficile pour les habitants de se poser et de se rencontrer dans le centre-ville, devenu un « drive-in à ciel ouvert ». Le manque d’infrastructures adaptées (bancs, places arborées, espaces pour les enfants, …) n’encourage pas ces précieux moments de convivialité. La circulation cycliste reste difficile. Il est grand temps de repenser la mobilité à Wavre, par des politiques ambitieuses et pas des demi-mesures. La création de rues limités temporairement à 30 km/h, la mise en place de rues cyclables, et la planification de ces trois dimanches sans voitures vont dans le bon sens. Mais il faudrait changer de vitesse s’il s’agit de rencontrer les demandes des citoyens en matière de qualité de l’air et de mobilité active. Nous suivrons ce dossier de près pour que cette proposition de mettre en place des dimanches sans voiture soient la première étape d’un programme plus large pour réduire la place de la voiture dans le centre de Wavre. De nombreuses villes, comme Strasbourg, ont réussi à maintenir leur viabilité commerciale tout en ré-équilibrant le partage de l’espace public entre piétons, cyclistes et voitures.