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Plan directeur pour la Sucrerie : une procédure coûteuse et inutile

Publié le
Rédigé par 
Ecolo Wavre

La Ville de Wavre lance un marché public en vue de la réalisation d’un « plan directeur » de la zone qui entoure la Sucrerie. Une procédure qui sort du cadre réglementaire mis en place par la Wallonie à destination des communes, inutilement coûteuse et prématurée puisqu’à ce jour, Wavre ne dispose toujours pas d’un schéma de développement communal.


La zone en question, délimitée par le chemin de la Sucrerie, la rue de l’Ermitage, et le chemin Hallaux est principalement définie comme une zone économique au plan de secteur. Il est certes essentiel de réfléchir à l’avenir de cet important espace qui contient déjà, entre autres, une salle de spectacle, d’anciens bâtiments industriels, le château de l’Ermitage et son parc Nelson Mandela, des habitations et des zones vertes de qualité paysagère.
Mais lancer un marché public pour un « plan directeur » est-il vraiment la procédure administrative qui convient ? Non.
En effet, en Région wallonne, à l’échelle d’une commune, il y a trois types de documents qui ont une valeur réglementaire :
– Le schéma de développement communal (le SDC) : c’est l’outil stratégique global à l’échelle territoriale de la commune : le conseil communal a lancé sa réalisation en juin 2018. – Le schéma d’orientation local (le SOL). Il détermine les objectifs d’aménagement du territoire et d’urbanisme pour une partie du territoire communal : il en a été établi un pour la zone qui pourrait accueillir la clinique Saint-Pierre, si le projet aboutit.
– Le guide communal d’urbanisme, qui reprend les anciens règlements communaux d’urbanisme, quand il y en a, et qui prévoit des prescriptions urbanistiques spécifiques.

Un « plan directeur » n’a donc aucune existence réglementaire et la définition qui en est donnée dans l’appel d’offres de la Ville se rapproche de celle d’un SOL. Comme lui, il vise l’élaboration d’un document stratégique portant sur une partie du territoire. Pourquoi, donc, ne pas utiliser cet outil bien défini, qui offre notamment aux acteurs publics, mais aussi aux citoyens et aux citoyennes, une garantie de participation dans le processus ?
C’est d’autant plus étonnant que le SDC, document stratégique global à l’échelle de la commune, entamé il y a presque 4 ans — et dont l’analyse contextuelle réalisée par le bureau d’étude « JNC International » a été présentée il y a maintenant 6 mois (!) à la CCATM —, n’est toujours pas terminé.
Or, pour ne pas travailler à l’envers, nous devrions logiquement d’abord savoir ce que nous voulons développer comme Ville, comme commune, comme territoire, avant de savoir ce que nous voulons développer pour la zone du chemin de la Sucrerie. Une réflexion qui a déjà été entamée avec les Wavriens. Mais, sans attendre les résultats de celle-ci, la Ville a vendu, en décembre, 17ha de terrain puis, à présent, demande à un autre bureau de travailler en parallèle, sur une zone particulière. Où est la cohérence dans tout cela ?
Pourquoi dépenser de l’argent pour de nouvelles études, alors que le SDC n’existe pas encore et que… nous ne savons pas vraiment où nous allons.

La confusion règne : nous avons déjà acheté près de 2ha dans cette zone pour réaliser la piscine communale, mais, dans le cahier des charges du marché public, on apprend que l’étude du soumissionnaire devra : « permettre éventuellement l’implantation de la piscine communale ».
« Eventuellement » !
On a du mal à suivre la logique de la majorité communale : réalisons-nous un schéma de développement communal… ou pas ? Et construisons-nous une piscine… ou pas ?
Il est donc urgent, avant de travailler sur un Plan directeur, qui concerne une zone précise de la commune, de revenir à ce qui déterminera la direction générale que nous voulons donner à l’Aménagement du territoire de Wavre: le SDC.
Sur cette base, une fois que nous aurons décidé d’un projet de Ville avec un grand « V » (parce qu’il y a pas mal de choses à réfléchir sur Limal et sur Bierges), nous pourrons alors amener les acteurs à travailler, privés et publics, dans une même direction, commander les études dont nous avons besoin, chercher les bons opérateurs et les bons investisseurs (c’est-à- dire ceux qui correspondent à notre projet) et développer les projets d’infrastructure dont nous avons besoin.

Il est vital de réaliser les choses dans l’ordre. Ce qui est loin d’être le cas pour l’instant.

Image : Geralt de Pixabay.