Abattage des arbres à Wavre : des noms d'oiseaux en guise d'action

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Ecolo Wavre

Le Conseil communal du 27 janvier 2024 a donné lieu à une non-réponse violente de la bourgmestre à la question d’actualité relative à l’abattage des arbres à Wavre, qui a provoqué un « incident ».

La séance complète peut être visionnée en ligne ici.

Les questions d’actualité démarrent à la minute 54. La séquence relative à l’abattage des arbres peut être visionnée ici.

Vous trouverez ci-dessous les interventions des Conseillers Ecolo qui peuvent également être téléchargées avec les annexes concernant la question concernant l’abattage des arbres.

—– Précisions préalables

Nous souhaitons apporter quelques précisions à propos de la non-réponse violente de la bourgmestre à la question d’actualité relative à l’abattage des arbres à Wavre qui a provoqué ce que la Bourgmestre a qualifié d’« incident ».

– Les deux questions, demandant des précisions pratiques sur la protection des arbres par la Ville suite à un article paru dans « Bonjour Wavre », ont été envoyées au Collège communal dimanche 21 janvier. L’article en question peut être lu ici.

– Comme le prévoit l’article 77, paragraphe 2 du Règlement d’Ordre intérieur, nous avons usé de notre droit pour, en préalable aux questions, développer le point en arguant sur:

– le fait qu’il existe déjà depuis 1977 un règlement qui a été rappelé en 2018 pour protéger les arbres et qu’il n’a pas donné lieu, depuis, à une vaste protection des espaces verts

– les chiffres officiels de l’occupation des sols en Brabant wallon qui démontrent que Wavre avait, en vingt ans, fait disparaître 14,26% de bois.

– Au terme de ce développement, les deux questions ont été posées telles qu’elles avaient été envoyées deux jours plus tôt.

– La Bourgmestre a refusé de répondre à celles-ci en se justifiant par le fait que ces arguments ne lui avaient pas été communiqués auparavant, ce qui était selon elle obligatoire selon le règlement d’ordre intérieur. Ce qui est faux: seule la question doit être préalablement envoyée. La page concernée du ROI figure dans le document qui peut être téléchargé.

– Plus grave, ce refus a été fait avec violence, des insultes et des accusations mensongères de transformation de la réalité, à la fois personnelles et vers l’ensemble des Conseillers communaux écolos. Une attitude de dénigrement inacceptable, car elle met en cause notre éthique et notre honnêteté intellectuelle.

Le fait est que, après cet incident, les Wavriens n’ont toujours pas de réponse à la question : « Suite à l’article dans le BONJOUR WAVRE, comment les arbres de leur commune vont-ils être pratiquement protégés? » Une question d’autant plus cruciale que des promoteurs menacent de détruire un bois au domaine de la Héronnière.

S.P.1 Pôle Cadre de Vie – Service Environnement – Prime « Eau pluviale » – Règlement communal

La Ville de Wavre souhaite encourager ses concitoyens, commerces et entreprises à récupérer leurs eaux pluviales à la parcelle en s’appuyant sur une prime « eau pluviale » et un nouveau règlement communal l’encadrant. L’objectif de cette prime est de limiter les volumes de ruissellement des eaux pluviales dans l’espace public et la saturation du réseau d’égouttage. Le règlement communal définit les conditions d’octroi de la prime et les démarches à suivre pour le demandeur. Un formulaire unique de demande devra être complété par le demandeur (cf. pièce jointe). Celui-ci doit encore être mis en forme par le Service Communication. Le formulaire de demande et le règlement seront mis en ligne sur le site internet de la Ville de Wavre. Le règlement propose une prime plafonnée à 1.000 € pouvant couvrir : 80% des frais pour les travaux et équipements de récupération des eaux pluviales : citernes, bassins d’infiltration, fossés, noues, etc. ; frais de mise en place d’une toiture verte à hauteur de 20 € par m2. Le budget prévu en 2024 pour cette prime est de 35.000 €. Il permettrait d’assurer le soutien d’un minimum de 35 aménagements de rétention et d’infiltration sur le territoire de la commune. Une communication auprès de la population sera faite dans le Bonjour Wavre, sur les réseaux sociaux, le site web de la Ville ainsi qu’à travers une distribution flyers toutes-boîtes. Il est proposé au Conseil communal d’approuver le Règlement communal relatif à la prime « Eau pluviale ».

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Intervention de Jean Goossens Nous nous rendons bien compte que face à ces fréquentes périodes de pluie (il ne faut pas remonter loin), causant parfois des inondations, mais aussi face aux sécheresses dont on sait qu’elles vont se représenter régulièrement, nous pensons être impuissants et ne pouvons qu’en constater les dégâts.
Eh bien non… la légende du colibri nous rappelle que nous avons le pouvoir — à notre échelle — de faire notre part pour que les conséquences de ces dérèglements climatiques soient moins graves qu’escomptées ! La prime à l’installation de citernes d’eau de pluie en est un bel exemple que nous ne pouvons qu’applaudir !
Et si nous allions plus loin ? En Flandre, comme en Région Bruxelloise, une obligation existe aujourd’hui d’installer un système de récupération de l’eau de pluie pour toute nouvelle construction ou rénovation.
En Région Wallonne, cette obligation est laissée à l’appréciation des autorités locales. Une commune wallonne sur 5 a déjà intégré cette obligation dans son règlement d’urbanisme.
Voilà une autre part de l’action du colibri que nous pouvons mettre en œuvre à Wavre.
Cela permettrait d’enrayer — en partie —  l’évacuation de milliers-de millions- de litres d’eau de pluie vers les égouts …puis vers la Dyle, en passant par une station d’épuration où elles n’ont rien à faire !
Et ce serait pour les habitants concernés une belle économie en matière de consommation d’eau qui-je le rappelle- ne s’appelle pas l’or bleu pour rien ! Wavre est-elle prête à faire sa petite part en la matière ?

– – – – Questions d’actualité

Intervention de Patrick Pinchart

Quelle bonne nouvelle ! Début janvier, j’ouvre le premier « Bonjour Wavre » de l’année, et qu’est-ce que j’y trouve ? Un article avec une injonction que nous attendions de vous depuis longtemps :« N’abattez pas les arbres ! ».

On a l’impression de se trouver dans un numéro de P’Wavre vert tant vous y expliquez ce que nous vous répétons depuis des années : les arbres sont non seulement « essentiels à la vie » mais aussi « déterminants pour la survie de l’humanité » et « couper des arbres peut entraîner des répercussions majeures sur la biodiversité, les sols et le climat ». Mais vous êtes d’accord avec nous !

Nous avions déjà depuis 1977 un règlement pour la protection des arbres sur la commune, qui a été rappelé et maintenu en 2018 pour (je vous cite) « une plus vaste protection des arbres et espaces verts quels qu’ils soient », pour « éviter les abattages intempestifs qui pourraient porter atteinte à la biodiversité, au maillage vert » et permettre « une plus vaste protection des arbres et espaces verts quels qu’ils soient». Et ceci « sur l ‘ensemble du territoire ». On ne peut être plus clair. Je dirais même plus qu’on ne pourrait être plus vert.

Bon. C’est bien écrit noir sur blanc mais nous avons l’impression qu’il n’y a pas eu une vaste protection des espaces verts à Wavre depuis ce règlement. Et nous ne sommes pas les seuls à le dire.
C’est d’ailleurs mesurable et mesuré. Wavre figure d’ailleurs en troisième place dans « Le Guide du Brabant en chiffres »(1) parmi les communes où l’occupation du sol par les espaces naturels a été la plus réduite entre 1986 et 2015.
Alors, pour que les choses soient claires, troisième, ce n’est pas être bon élève, c’est tout le contraire.
Seules deux communes ont fait pire que vous.
Entre 1986 et 2015, plus de 14% de bois ont été rayés de notre commune. Et d’autres projets depuis, dont Biotech, risquent de faire monter Wavre encore plus haut dans ce triste classement de la disparition de ces espaces vitaux que sont les espaces verts.

Mais quelle bonne nouvelle que cet article dans « Bonjour Wavre » ! Vous écrivez maintenant que « Chaque sauvetage compte » et vous insistez même sur le fait que « La Ville de Wavre y est très attentive ». Mais que nous aimons ces paroles ! Ce sont des paroles fortes, mais on demande à juger sur des faits.

Mes questions :
Pouvez-vous nous expliquer comment, pratiquement, vous allez mettre en place ce changement radical de politique environnementale ?
Et particulièrement, comment allez-vous vous positionner pratiquement face aux promoteurs qui continuent à imaginer sans états d’âme des projets qui nécessitent l’abattage de nombreux arbres, voire carrément un bois ?

(1) Source : SPF Économie sur base des données de l’IWEPS (l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique). Wavre, avec 19,84% de disparition de la superficie non bâtie, figure juste après Rixensart (21,8%) et Waterloo (26,45%). Wavre a supprimé pendant la même période 14,26% de bois, venant en seconde place après Rebecq (16,2%).