« La Sucrerie » : sa transformation en Centre culturel est vitale, soyons ambitieux.
André Antoine, député « engagé » du Brabant wallon, a interpellé la ministre de la Culture, Madame Linard, quant aux conditions que la future ASBL culturelle œuvrant à la Sucrerie devrait remplir, et des aides financières dont elle pourrait bénéficier.
Celle-ci a rappelé qu’un centre culturel reconnu en action culturelle générale recevait une subvention de 100.000 euros de la Fédération. C’est le minimum pour un centre culturel.
Soyons donc optimistes.
En analysant les décrets et les arrêtés des centres culturels, on apprend qu’une action culturelle spécialisée de diffusion des arts de la scène peut également être reconnue. Le décret parle ici de « viser la diffusion de la création professionnelle dans le secteur des arts de la scène et la circulation des œuvres entre les centres culturels dont l’action culturelle est reconnue ». Il y a une série de conditions relatives à la taille de la scène et de la capacité de la salle, que nous remplissons sans doute. Les arrêtés parlent de 150.000 euros pour 40 représentations par an en arts de la scène, 275.000 euros pour 70 représentations et 400.000 euros pour 100 représentations.
Soyons ambitieux, et imaginons que la Sucrerie organise 70 représentations par an. Nous arrivons donc à un subside de 375.000 euros par an. Considérons néanmoins que de nouvelles missions en action culturelle générale devraient être financées, qui ne sont pas vraiment aujourd’hui dans le « core business » de la Sucrerie. Comptons 100.000 euros de nouvelles activités. Outre une inscription dans le réseau de spectacles issus d’une production en fédération Wallonie-Bruxelles, c’est principalement l’action culturelle générale qu’il s’agirait de développer. Le décret parle de « développement culturel d’un territoire, dans une démarche d’éducation permanente et une perspective de démocratisation culturelle, de démocratie culturelle et de médiation culturelle ». Autrement dit, pour faire bref : un travail d’animation du dialogue de la société avec elle-même et d’accessibilité à la culture.
Si on fait le calcul, il reste donc toujours 925.000 euros à financer chaque année. C’est mieux, mais ça reste énorme pour la Ville de Wavre. Financièrement, nous ne sommes toujours pas rassurés : nous restons inquiets.
La ministre a également rappelé que :
« le modèle de gestion du lieu et de la programmation adoptée par la commune, confiée à un opérateur privé au travers d’un marché public, présentait peu de similitudes avec le mode de construction ascendant et participatif du projet d’un centre culturel, fruit d’une rencontre entre une volonté communale et celle des forces associatives locales. »
et que :
« L’obtention d’une reconnaissance comme centre culturel nécessiterait dès lors une adaptation, tant sur le plan de la gestion institutionnelle qu’en matière de nature et de dynamique du projet, aujourd’hui centré sur la programmation et la diffusion. Il conviendrait de l’élargir aux dimensions de médiation, d’animation, de pratiques culturelles actives, d’éducation permanente et de soutien aux associations tel que le prévoit le décret qui régit les centres culturels ».
On rappellera qu’un centre culturel est cogéré par la commune et le monde associatif local.
Questions posées par Bastian Peter au Conseil communal du 24 mai 2022 :
· Comment envisagez-vous cette transformation ?
· Quels sont vos contacts avec la Province du Brabant wallon, qui pourrait utilement intervenir dans le financement du potentiel centre culturel ?
· Avec quelles associations locales êtes-vous en contact pour former cette alliance ? Sur quel projet culturel vous entendez-vous pour le moment ?
· Avez-vous envisagé plus particulièrement une association avec le Centre d’Expression et de Créativité actif sur le territoire de Wavre, à savoir l’association Le Grenier ?
Je vous remercie pour votre attention.
Selon les réponses de Mme Mychelis, aucun contact formel ni embryon de structure, organe ou budget alloué n’est actuellement en cours. Le projet n’est pas pour demain ! Cela prendra du temps qui demandera une analyse préalable en terme d’offre/besoin culturels
Si l’asbl est subventionnée, ce sera elle qui recevra l’argent et non la Sucrerie ou la Régie communale autonome (RCA), et elle devra se dérouler ailleurs qu’à la Sucrerie. L’asbl sera une émanation de la ville (et non de la RCA ou de la Sucrerie). Des contacts informels ont bien été pris avec la Fédération W-B mais aucun contact pris à ce jour avec les associations locales.
A cela, Mme Masson ajoute que cette dotation communale se fait en pleine période CoVID. Ce sont des chiffres avec des activités quasi-nulles. La distinction entre RCA/Sucrerie sera prochainement présentée au conseil. L’activité culturelle y trouve un plein succès, et un réel intérêt.