BOIS DE BEUMONT : protégeons les derniers espaces naturels de Wavre
Une enquête publique a débuté le 26 septembre 2022. Elle concerne la construction, depuis le Champ Sainte-Anne, d’une route en plein milieu de la campagne wavrienne, dans l’un des plus beaux paysages de la région et l’un des derniers massifs boisés, appréciés par nos concitoyens. Une route de plus dans une nature déjà largement rabotée par les prédateurs immobiliers, pourrait-on se dire avec lassitude. Cette fois, c’est certainement LA route de trop.
Le groupe ÉCOLO de Wavre s’oppose à ce projet. C’est une idée absurde, destructrice, dont l’unique intérêt est le profit de l’un de ces entrepreneurs qui ne cessent de grignoter les espaces naturels qui constituent notre patrimoine commun dans l’espoir de gonfler encore et encore leur chiffre d’affaires.
A la base, le projet d’extension du Champ Sainte-Anne était une fausse bonne idée, à laquelle le groupe ÉCOLO de Wavre s’est d’ailleurs fermement opposé à toutes les étapes de son évolution. En effet, ce quartier est décentré par rapport au centre de Wavre et, par sa nature même, il fait la part belle à une politique tournée vers la voiture.
Nous ne voulons plus payer les décisions du passé. Où sont passées les belles promesses de conserver une commune à taille humaine, équipée pour permettre à ses habitants d’y vivre sereinement et avec tous les équipements nécessaires. Au lieu de cela, les promoteurs ont été laissés libres d’investir et de détruire notre région par un manque cruel de vision.
Et pourtant, il existe bel et bien un outil qui aurait pu permettre d’éviter cette cacophonie et de donner un signal clair aux investisseurs du béton. Cet outil est le Schéma de Développement Communal (SDC). Selon le dossier « Stop Béton » de Inter-Environnement Wallonie, il peut être considéré comme l’arme la plus efficace pour donner une vision et empêcher l’urbanisation excessive. Même si ce document n’est pas contraignant, il impose au requérant de justifier sa cause et il donne une bonne raison de ne pas accepter un permis d’urbanisme. Permettant ainsi d’empêcher qu’un investisseur ose demander l’inconcevable.
Le résultat des analyses du SDC (encore à l’état d’ébauche à Wavre — comme tant d’autres dossiers, ce qu’on ne peut que regretter) et des consultations citoyennes apporte les avis très précis des Wavriens, des Wavriennes et des experts à propos des impacts de ce projet de route :
– Il s’agit d’une zone verte d’intérêt paysager.
– Il y a une mise en danger de la diversité des paysages wavriens par l’étalement urbain.
– Les paysages vallonnés sont à revaloriser.
– La structure paysagère naturelle est à préserver, à valoriser.
– Il faut préserver les surfaces agricoles existantes.
– Il met en garde contre l’artificialisation ultérieure sans stratégie globale au détriment des espaces verts à valeur paysagère et des terrains agricoles et contre la fragmentation et destruction d’espaces verts.
– Il y est précisé que « 34 ha de surface boisée risquent de disparaître ».
– Au plan de secteur, cette route traverserait une zone agricole et une zone forestière.
– Le tracé de la future route coupe en deux une « liaison écologique ».
– Cette route deviendrait une zone d’artificialisation possible qui entraînerait l’augmentation de la pression démographique et de l’activité humaine sur nos ressources.
– Ajoutons à cela la présence d’un vignoble qui serait également atteint.
Alors, pourquoi trouver étonnant que les citoyens brandissent à nouveau les pétitions et les calicots avant même que la commune ait donné son opinion ?
Pourquoi attendre la colère alors qu’il y a moyen de dire publiquement et officiellement que la commune est contre ce projet et qu’avant même de l’examiner, l’éventualité de cette voirie est inenvisageable ?
Pourquoi ne pas terminer ce SDC au plus vite et rendre la position de la commune extrêmement précise sur des questions comme « l’étalement urbain », « la destruction paysagère », « les surfaces agricoles », « la densification ou non de la population wavrienne »…?
Cela éviterait aux entreprises de s’engager dans des démarches inutiles et ferait gagner un temps précieux à tout le monde.
Lors du conseil communal du 18 octobre, la bourgmestre F. Pigeolet a indiqué que des avis négatifs avaient été émis par les services communaux, sans toutefois faire clairement part de la volonté du collège de s’opposer au projet. Dommage pour la sérénité des habitants de nos quartiers qui, enfin, se sentiraient sentis entendus dans leurs demandes les plus élémentaires. Mais nous maintiendrons la pression pour que, avant qu’il soit trop tard, notre commune devienne un sanctuaire pour la nature et la biodiversité.
Texte inspiré par l’intervention de Christophe Lejeune au Conseil communal du 18 octobre 2022.
Photo : Sophie Visart