Fiche 6 - Notre commune est conviviale et solidaire

Une commune où il fait bon vivre, c’est une commune à la fois conviviale (les habitant·e·s s’y côtoient, échangent et réalisent des projets communs) et solidaire.
Chaque personne, chaque enfant doit pouvoir manger à sa faim, dormir dans un logement de qualité et en sécurité conformément à la dignité humaine. Chacun·e doit pouvoir bénéficier d’un filet de sécurité lors d’un accident de la vie ou d’un passage difficile. Nous devons également mettre en place les conditions sociales et collectives qui permettent à chacun·e de pouvoir être autonome dans sa vie quotidienne et dans ses choix.
C’est pourquoi notre commune misera sur le développement des services collectifs et des biens communs, pour soutenir chacun.e , et en particulier les publics les plus précarisés. Elle misera aussi sur le dynamisme associatif, essentiel pour le maillage social.

Donnons les moyens à l’aide sociale

– Nous veillerons à ce que la commune donne à son CPAS les moyens financiers suffisants pour lui permettre de remplir l’ensemble de ses missions et de développer des services capables de répondre aux besoins spécifiques des bénéficiaires.
– Nous maintiendrons des services sociaux adaptés et renforcerons leur accessibilité. Nous veillerons à mettre à disposition des citoyen·ne·s des biens et services collectifs en suffisance. Une attention toute particulière sera accordée à l’accès des personnes plus précarisées et à la mixité de ces lieux de vie collective.
– Nous élaborerons un plan transversal de lutte contre la pauvreté. Il sera élaboré, évalué et adapté par un comité d’accompagnement composé de représentants de la Ville, du CPAS et des associations.
– Nous élaborerons un plan « vers la fin du sans-abrisme » pour permettre une action sur le long terme, en collaboration avec le Relais Social et la province ou les communes avoisinantes.
– Nous mettrons en place ou soutiendrons des initiatives citoyennes ou associatives comme les donneries, bourses de vêtements, gratiferias (foire aux dons), épiceries et cantines sociales, potagers collectifs, plate-forme de mise en commun de biens, espaces numériques partagés, etc.
– Nous garantirons l’effectivité des droits sociaux.
– Nous veillerons à ce que les documents administratifs et informations sur les sites internet communaux soient rédigés de manière claire pour les usagers et usagères.
– Nous mettrons en place des campagnes d’information sur les droits (ex. tarif social énergie, statut BIM…) et sur les relais régionaux.
– Nous développerons le réseau des écrivains publics, en collaboration avec les associations actives dans ce domaine.

Agissons pour les personnes à mobilité réduite (PMR)

– Nous maintiendrons et renforcerons le service Handicontact et l’activité du Conseil consultatif (CCPH).
– Nous vérifierons l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite dans les rénovations et nouvelles constructions quand ce n’est pas assuré par des normes.
– Nous développerons une charte communale de l’inclusion de la personne en situation de handicap.
Celle-ci balisera les thèmes de la fonction consultative, la sensibilisation, la mobilité, l’insertion dans l’emploi, l’inclusion dans les loisirs, l’accueil de la petite enfance et l’intégration scolaire.
– Nous développerons le réaménagement de tous nos bâtiments et infrastructures pour les rendre accessibles aux personnes à mobilité réduite et nous consulterons le Conseil consultatif de la personne en situation de handicap (CCPH) pour les projets de construction et de rénovation de bâtiments publics et d’espaces publics.
– Nous conditionnerons les marchés publics au respect de l’accessibilité aux PMR.
– Nous veillerons à ce que la mobilité des personnes en situation de handicap puisse être assurée sur la commune via des offres accessibles financièrement.
– Nous répertorierons les lieux actuellement accessibles aux personnes handicapées et nous soutiendrons le développement de l’European Disability Card15 .
– Nous procéderons à des marches exploratoires avec les associations locales pour identifier les lieux les plus problématiques.
– Nous faciliterons l’accès des enfants en situation de handicap à l’enseignement ordinaire. Nous améliorerons les connexions entre les politiques de logement et de handicap afin d’aller vers un véritable « habitat dans une société inclusive » et nous insufflerons une
« conception universelle » plus systématique dans les projets d’architecture et d’urbanisme.
– Nous formerons plusieurs membres du personnel communal à la langue des signes afin de garantir un accueil et un accompagnement des personnes sourdes.

Familles monoparentales

– Nous accorderons une attention particulière aux parents seuls avec enfants afin de les informer sur leurs droits (SECAL16, aides financières, services d’aide et de soutien…). Nous offrirons des « chèques babysitting », à destination notamment des parents seuls bénéficiant d’allocations sociales.
– Nous soutiendrons tout projet d’accueil innovant de la petite enfance pour les parents qui se forment et cherchent un emploi mais aussi, occasionnellement, pour d’autres raisons personnelles (santé, naissance, force majeure…).

Personnes sans domicile fixe

– Nous développerons, avec les acteurs de terrain, l’accès au logement des personnes sans domicile fixe, en favorisant l’approche du « housing first ». Nous poursuivrons le travail entamé par le CPAS dans ce cadre.
– Nous travaillerons, en collaboration avec les services sociaux de la commune, sur les « moments de ruptures » (sorties de prisons, d’hôpitaux, de foyers pour jeunes, de centres d’accueil pour réfugié·e·s, etc.). De nombreuses personnes se retrouvent à la rue suite à une mauvaise prise en charge à la sortie de ces institutions. Nous développerons des collaborations avec ces institutions dans une approche préventive et intégrée pour les personnes les plus à risque.
– Dans les quartiers les plus fréquentés, nous déploierons un réseau de toilettes, de points d’eau, de douches et de casiers à destination, notamment, des personnes sans domicile fixe.

Usagers et usagères de drogues

– Nous développerons une SCMR (salle de consommation à moindre risque) sur le territoire de la commune en collaboration avec les acteurs locaux spécialisés sur les questions de toxicomanie.
o La Ville de Liège a développé la première salle de consommation à moindre risque en Wallonie.
– Nous organiserons le ramassage des seringues en responsabilisant les consommateurs et en offrant la possibilité de se débarrasser facilement et de manière sécurisée du matériel. Nous soutiendrons toutes les associations de prévention et de réduction des risques (RDR). Nous mettrons en place des actions visant à sensibiliser la population à réduire leur comportement à risque en matière d’usage de drogues.

Égalité de genre et égalité des chances

– Nous développerons un espace de prise en charge pour les personnes victimes de violences intra-familiales, avec volet médical et hébergement. Nous lutterons contre les violences intrafamiliales : participation à la campagne « Ruban blanc », réalisation de flyers d’information, soutien aux associations.
– Nous développerons des logements sécurisés et anonymes pour les personnes victimes de violences, en réservant notamment une partie des logements d’urgence pour les victimes de violence.
Toute politique communale sera soumise à une évaluation en termes d’intégration du genre dans la réalisation du budget communal.
– Nous féminiserons l’espace public : installation de plaques de rues dans l’espace public pour rendre hommage aux femmes illustres de la commune ou d’ailleurs, et organisation de balades guidées thématiques.
– En collaboration avec les associations de terrain, nous réaliserons des marches exploratoires afin d’intégrer l’égalité des genres dans la planification urbaine.
– Nous renforcerons, en collaboration avec le CPAS, le recours aux articles 60 et 61, en veillant particulièrement à ce que la formation des usagers et usagères soit qualifiante et en travaillant à des partenariats et des stratégies de réinsertion avec les acteurs publics et associatifs, afin de maximiser la remise à l’emploi et de contrer les effets de seuil lorsque le bénéficiaire arrive à la fin de son contrat.
– Nous soutiendrons toutes les formes non marchandes de création d’emplois et tous les projets innovants de formation et accompagnement des personnes sans emploi, notamment grâce au projet pilote « territoire zéro chômeur de longue durée ».

Les aîné·e·s parties prenantes de la commune !

– Nous adopterons, là où elles n’existent pas, des stratégies de sensibilisation au sujet des conséquences du dérèglement climatique et en particulier des bonnes pratiques à adopter en cas de canicule ou vague de chaleur. Les stratégies sont établies en étroite collaboration avec les acteurs et actrices de terrain, dont les médecins et les services d’aides à domicile, les comités de quartier, etc.
– Nous organiserons avec les écoles communales un temps de témoignages et d’échanges des ainé·e·s avec les jeunes.
– Nous permettrons à nos ainé·e·s de rester chez eux ou chez elles :
o Nous développerons la politique d’accompagnement au domicile et des services qui facilitent la vie : repas à domicile, petites réparations à domicile, conseils d’aménagements dans les habitations, etc.
o Nous mettrons en place une collaboration et une concertation approfondies entre les services communaux dédiés aux aîné·e·s et les différents services de soins à domicile pour développer l’accompagnement à domicile.
o Nous créerons une plate-forme du soutien à domicile pour faire dialoguer l’ensemble des acteurs du soutien à domicile présents dans la commune, renforcer les collaborations et identifier des enjeux transversaux.
– Nous soutiendrons les initiatives alternatives aux institutions de soins résidentielles telles que les habitats groupés et les logements intergénérationnels, notamment en assouplissant les règles urbanistiques et en sensibilisant les services à cet enjeu
o Nous développerons les activités de la maison de vie pour personnes désorientées (La parenthèse) pour accueillir en journée les personnes désorientées, permettant ainsi à leur conjoint.e ou à la famille de « souffler » ou de garder une activité
professionnelle.
– Nous repenserons la mobilité pour les ainé·e·s
o Dans le cadre du Plan de Mobilité, nous accordons une attention particulière à l’accessibilité des aménagements pour les ainé·e·s : des trottoirs sécurisés et des passages pour piéton·ne·s sans danger avec des phases plus longues pour le passage aux feux.
o Les aménagements urbains intégreront plus de bancs, de zones de repos ou d’équipements sportifs spécifiques facilitant des relations conviviales. L’éclairage public sera aussi repensé.
– Nous créerons et aiderons à créer des maisons de repos et de soins du 21e siècle :
o Nous développerons une résidence-services à caractère social.
o Nous convertirons la MR La Closière au modèle TUBBE18
o Nous soutiendrons la multiplication des chambres à un seul lit et des chambres pour couples tout en privilégiant des structures d’accueil à taille humaine.
o Nous multiplierons les contacts et les activités intergénérationnels, notamment via des maisons de quartier où des activités entre jeunes et personnes âgées seront organisées.
o Nous veillerons à la qualité des repas fournis aux seniors via les services du CPAS en privilégiant les produits locaux et de saison.

Des initiatives innovantes en matière de logement

– Nous établirons un diagnostic sur l’état du logement dans la commune afin de pouvoir bien identifier les besoins locaux et orienter notre politique du logement en fonction de ceux-ci. Ce diagnostic se basera sur les différents outils à disposition comme les bases de données, les listes d’attentes des Sociétés de Logements de service public en Wallonie, le prix des loyers… en collaboration avec l’ensemble des acteurs du logement de la commune.
– Nous créerons un observatoire local du logement afin de maintenir à jour le diagnostic et les données nécessaires à l’actualisation de celui-ci, ainsi que pour organiser un monitoring des politiques du logement sur le territoire.
– Nous veillerons à disposer de 10% de logements sociaux sur l’ensemble du parc de logements de la commune, et à ce qu’un nombre suffisant de ces logements soient adaptés aux personnes en situation de handicap (accessibilité PMR, acoustique, systèmes d’assistance tactile…).
– Nous développerons une approche intégrée du logement en faisant dialoguer régulièrement les différents services de la commune et du CPAS qui travaillent sur la question du logement (urbanisme, état civil, services sociaux, aménagement du territoire, régie foncière, etc.) afin de développer une approche commune et transversale et d’apporter des réponses pluridisciplinaires aux enjeux rencontrés.
– Nous augmenterons, là où ils font défaut, le nombre de logements publics (sociaux et à loyers intermédiaires, mais également à loyers modérés et moyens) en veillant à la qualité de ceux-ci, en collaboration avec les agences immobilières sociales (AIS), le Foyer wavrien et les autres acteurs publics du logement.
– Nous soutiendrons l’AIS locale (en nature, via une subvention complémentaire, etc.). Nous inviterons les propriétaires locaux à recourir à ce système.
– Par le biais des charges d’urbanisme, nous inciterons les promoteurs qui construisent des nouveaux logements à mettre une partie de ceux-ci en gestion publique par le biais de l’AIS pour une durée de minimum neuf ans.
– Nous mettrons en place une cellule communale d’action contre les logements vides, en lien avec les autorités régionales (cadastre des logements vides, contacts avec les propriétaires, taxes ou amendes sur les logements vides, prise en gestion publique, actions de remise sur le marché…). Nous appliquerons les règlements communaux déjà existants en termes de lutte contre les logements vides et le vide locatif.
– Nous prendrons des initiatives pour lutter contre les loyers abusifs. Les loyers doivent correspondre à la qualité du logement et à sa consommation en énergie.
– Nous lutterons activement contre les discriminations au logement en menant des campagnes de sensibilisation.
– Nous veillerons à prioriser l’utilisation du foncier communal destiné au logement à des projets de logement à destination de celles et ceux qui en ont le plus besoin (logement social, Community Land Trust, etc.)
– Nous ferons du logement un outil de solidarité et de lutte contre la pauvreté : notre commune veillera à assurer, via ses travailleurs sociaux, un accompagnement adéquat dans les contacts entre les personnes en recherche de logement et les propriétaires.
– Nous poursuivrons le travail de lutte contre l’insalubrité des logements et les marchands de sommeil via les enquêtes de salubrité menées par l’administration.
– Nous travaillerons avec les propriétaires privés afin de réaménager et réaffecter les logements au-dessus des commerces avec des systèmes architecturaux innovants (pour en faire éventuellement des logements AIS).
– Nous serons attentifs, lors de la délivrance des permis, non seulement aux biens nouveaux (soumis à des normes strictes) mais également pour les interventions sur les habitations/logements existants, à accorder la priorité aux investissements énergétiques, également générateurs de confort et d’économies pour les propriétaires comme les locataires.

Favoriser les solutions innovantes pour répondre à l’évolution des besoins et aux nouveaux modes d’habiter

– Nous soutiendrons les initiatives de logements communautaires et innovants (intergénérationnels, groupés, etc.) qui permettent de répondre collectivement et solidairement à différents besoins.
– Nous serons attentifs à la modularité des projets de logements proposés. En effet, on souhaite soutenir les logements qui s’adaptent tout au long de la vie au besoin du ménage. Nous permettrons, le cas échéant, la division de logements afin de pouvoir accueillir des projets solidaires et intergénérationnels.
– Nous développerons les Community Land Trust (CLT). Ces organismes sont propriétaires du sol. Seuls les bâtiments sont vendus avec une limitation de la plus-value lors de la revente. Ainsi, les logements sont garantis comme accessibles dans la durée. Organisés sous forme d’ASBL, ils sont gérés en commun par les citoyen·ne·s et les pouvoirs publics.
– Nous favoriserons l’autonomisation des jeunes adulte en luttant contre les prix excessifs des logements, en proposant des logements adaptés à leurs besoins (studio, appartement une chambre, colocation, etc.) au sein de la commune qui les a vus grandir.
– Nous mettrons en place les conditions pour que les initiatives des citoyen·ne·s qui choisissent l’habitat léger pour des raisons économiques ou écologiques soient soutenues.

Index des Acronymes :

CPAS Centre Public d’Action Sociale
Relais Social  Le Relais social désigne un réseau composé d’opérateurs publics et associatifs qui œuvre dans la lutte contre la grande précarité.
Statut BIM Bénéficiaire d’Intervention Majorée : permet de bénéficier d’un plus grand remboursement des soins de santé et des médicaments par la mutuelle.
PMR   Personne à Mobilité Réduite
CCPH Conseil Consultatif de la Personne Handicapée
Housing First C’est une manière innovante et efficace de viser l’insertion sociale des personnes sans-abri les plus fragiles. http://www.housingfirstbelgium.be/fr/ 
SCMR Salle de Consommation (drogue) à Moindre Risque.
Art. 60 et 61 Les articles 60 ou 61 sont des contrats de travail conclus entre le CPAS et un bénéficiaire de ses services. La mise à l’emploi conformément à ces articles est une forme d’aide sociale permettant à un CPAS de procurer un emploi à une personne qui n’est jamais entrée ou qui s’est éloignée du marché du travail. L’objectif final est de permettre au bénéficiaire d’ouvrir ou de récupérer un droit aux allocations de chômage à la fin du contrat de travail et de se (ré)insérer dans le processus du travail.
AIS Agence Immobilière Sociale
Foyer Wavrien Le Foyer Wavrien SCRL est une Société de logement de Service Public agréée par la Société Wallonne du Logement. Le Foyer Wavrien gère et loue près de 652 logements sur la commune de Wavre.
CLT Community Land Trust. La plateforme CLTW (Community Land Trust en Wallonie) est une structure associative et citoyenne sans but lucratif qui réunit aujourd’hui une vingtaine d’associations actives sur l’ensemble du territoire wallon.
Ces associations sont réunies autour d’un même principe : la terre est un bien commun qui ne peut être privatisé.
Le modèle de Community Land Trust développe des espaces de vie non excluant et accessibles pour tous de manière durable.